7. Lettre codée

Cette lettre contient certains messages codés pour éviter d’être repéré dans mes déplacements. A vous de les décoder… Bonne chance !



Chers Amis,

Comme je ne reçois pas de réponse à ma lettre du 10 courant, il y a tout lieu de croire que ma lettre ne vous est pas parvenue. J’ai été heureux d’apprendre que vous êtes tous en parfaite santé et que tout est bien arrangé pour vous faciliter le travail dans le magasin. Ma santé est on ne peut mieux à désirer; quant à mon enrouement, encore un peu de patience et tout sera oublié. Depuis mardi, je me badigeonne le cou et la poitrine avec de la teinture d’iode le soir et le matin et, pour que ça chauffe bien, je ne regarde pas à un coup de pinceau en plus. Quel dommage que je n’aie pas pensé plus tôt à l’iode, je crois qu’il y aurait déjà longtemps que tout serait fini. Il est vrai que l’air de la Hollande est très mauvais pour  ce genre d’affection, par suite de la grande humidité du sol.

Certificat médical daté du 22 mai 1915

Certificat médical daté du 22 mai 1915

 

Depuis deux, trois jours, le temps est devenu pluvieux.

Par ce même courrier, j’ai envoyé une lettre à Monsieur Henri l’informant de la subite aggravation de l’état déjà si précaire de sa mère. Elle le demande à tout prix auprès d’elle. Aussi, si son état empirait encore aujourd’hui, je lui enverrais un télégramme, j’espère bien qu’alors il fera (malgré toutes les difficultés actuelles) tout ce qui lui est possible pour venir la voir. Je m’occupe également beaucoup de ses affaires de commerce; hier, j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs fabricants hollandais de briques de luxe, de carlages, de faillances. Je suis même parvenu à faire quelques petits marchés; quant aux contrats à signer pour les gros marchés, sa présence m’est absolument nécessaire.

Voyez bien, chers amis, que d’une façon ou de l’autre, il faut qu’il vienne à La Haye, sinon toutes les relations commerciales que j’ai entamées ici pour lui ne serviront à rien. D’ailleurs, demain, je lui enverrai un exposé complet de l’état actuel de tous les marchés en suspend qui, au fond, n’attendent que sa signature. S’il ne désire pas voir sa mère et se réconcilier avec elle avant qu’il ne soit trop tard, qu’il vienne au moins pour signer les affaires.

Quant à moi, je compte me présenter au Ministère des Colonies de La Haye pour m’y engager comme agent commercial aux Indes Néerlandaises. (suite manquante).

bateau sur la manche 1914J. Vanden Dael.

À Gravenhage, le 20 Mai 1915.